Le téléphérique

Le téléphérique de « Veyrier-du-Lac d’Annecy », l’une des réalisations techniquement les plus audacieuses des téléphériques de belvédère des années 1930 pour la découverte des paysages alpins, a marqué l’histoire de la commune et le développement touristique du lac d’Annecy.

Il permettait aux visiteurs d’accéder facilement au Mont Veyrier (1291 mètres), jusqu’alors atteignable par un sentier tracé à partir de 1899, pour contempler, « à 800 mètres à pic au-dessus du Lac », le Mont Blanc en « un panorama unique au monde ». Le Mont Veyrier est situé sur l’axe Annecy-Mont-Blanc.

Mis en service le 29 juillet 1934, ce téléphérique a transporté plus de deux millions de passagers jusqu’à l’arrêt de ses bennes rouges en 1984.

Sa réalisation (1931-1934) est une prouesse technique dans l’histoire des funiculaires aériens, avec une portée de 1500 mètres sans pylône et un dénivelé de 748 mètres entre ses deux gares emblématiques affirmées par l’usage du béton armé, matériau très novateur à l’époque.

Il est l’œuvre d’André Rebuffel, « Ingénieur-conseil (EPC), spécialiste en funiculaires aériens sur câbles », qui avait fait ses armes à Chamonix sur les pentes de l’Aiguille du Midi avant de s’exprimer au Brévent puis au Salève, et d’Auguste Fournier, entrepreneur autodidacte. Le duo fit appel, pour le dessin et la construction des gares, aux architectes Stéphane Weber et Théophane Battuz ainsi qu’à Fernand Decock, jeune ingénieur adepte du béton qui avait assuré le chantier du Salève.

Dépourvue de toute machinerie motrice, la gare supérieure, en forme de proue de navire, surplombait la falaise ; elle a été démolie en 2001. La gare inférieure, de style moderniste, signalait l’ouvrage de loin et préparait le voyageur à l’envol avec son quai d’embarquement tendu vers le ciel et son escalier intérieur imprimant une tension vers le haut. Restaurée, elle accueille depuis 2014 la Cinémathèque des pays de Savoie et de l’Ain : du câble à la bobine.